La futuriste Delorean

La futuriste Delorean

Né de l’esprit d’un homme visionnaire voulant proposer la sportive de demain, la DMC-12 fut successivement un projet innovant, un casse-tête logistique puis un flop avant d’occuper sa position actuelle d’icône des années 80. Aujourd’hui nous allons découvrir les secrets de la célèbre Delorean DMC-12 portant le nom de la personne l’ayant rêvée et imaginée malgré les barrières dresser devant lui.

Histoire et développement 

La Delorean Motor Company (DMC) et son unique modèle, la DMC-12 apparaît au début en 1975. Cette aventure naît de l’esprit extravagant de l’ancien vice-président de la General Motors. Son nom est John Delorean, ingénieur de formation ayant débuté chez le très luxueux constructeur Packard. Il monta au fur et à mesure les échelons des grands constructeurs de Détroit jusqu’à devenir le vice dirigeant de GM en 1972. Alors que certain le voyait déjà devenir le Président général de la General Motors Corporation, celui-ci quitte son poste afin de s'établir en tant que constructeur automobile indépendant à l’image de Porsche ou Lamborghini. 

En effet, John Delorean a pour ambition de proposer un véhicule innovant dans sa forme et sa conception pouvant allier sportivité, longévité et sécurité. Ces doctrines sont pour la grande majorité, en opposition à l’époque avec les constructeurs nord-américains qui avaient pour objectif, de vendre un véhicule neuf tous les cinq ans et avec une sécurité relative pour leurs utilisateurs. 

Un cahier des charges est alors dressé par John Delorean et Williams Collins (ancien ingénieur chez Pontiac). Le véhicule devra être doté d’une carrosserie en acier inoxydable pour sa durabilité et sa résistance à la corrosion. Tous les organes de sécurité moderne tels que les pare-chocs et le châssis à déformation seront une priorité avec le freinage à disque afin de garantir un haut niveau de sécurité pour les occupants. Le moteur sera placé en position arrière afin d’accroître le caractère sportif de la voiture. Et enfin, le véhicule final sera muni de porte-papillon s’inspirant de la mythique 300 SL de Mercedes-Benz selon le souhait de John Delorean.
Véritable soucoupe volante sur route quand le prototype fut dévoilé, la ligne de la DMC-12 est signée de la main de Giorgetto Giugiaro, père de la Fiat Dino, Golf mk1 ou encore de la Lotus Esprit S1.

Production et difficultés rencontrées

 Au cours de son élaboration, de nombreux soucis furent rencontrés afin de passer au stade de la production de masse. Le premier étant le matériau utilisé à la conception du châssis, l’acier inoxydable lui-même. Étant alors totalement novateur dans la construction automobile, celui-ci posa un grand nombre de problèmes dans la réalisation d’un véhicule de grande série.

Afin de palier à ce souci, la réalisation du châssis fut confiée à Colin Chapman, fondateur de Lotus. Colin décida de reprendre le châssis en Y, les suspensions ainsi que la coque en matériaux composites de sa Lotus Esprit permettant de conserver la carrosserie en acier inoxydable, mais pas le châssis initial. Cette décision nécessitant de reprendre la totalité de la conception de la Delorean permis néanmoins à celle-ci d’acquérir une tenue de route digne des grandes sportives de l’époque.

Le second souci rencontré par la marque fut la recherche d’un moteur pouvant répondre au critère pollution du marché nord-américain, lieu initial du début de carrière commercial de la DMC. Initialement, le moteur devant prendre, place sous la Delorean devait être un moteur rotatif de type Wankel. Seulement au vu de sa consommation excessive en carburant l’idée fut rapidement abandonnée. Le deuxième choix de John Delorean se porta vers le constructeur Porsche alors en grande difficulté financière et proposant un moteur V8 qui fut par la suite lui aussi abandonné. Après mûres réflexions, le moteur choisi pour équiper la DMC-12 fut le V6 PRV conçu en collaboration par les constructeurs Peugeot, Renault et Volvo.

Sur le papier, ce moteur compact et léger présente un grand nombreux d’avantages. En effet, celui-ci répondait aux normes nord-américaines de pollution, en plus de consommer peu de carburant en comparaison aux autres moteurs cités précédemment et au vu du double choc pétrolier de 1973 et 1979. En terme logistique, le moteur et sa boite de vitesse avaient la grande qualité de pouvoir être livré assez rapidement, des usines de Douvrin et de Cléon en France jusqu’à l’usine Dunmurray en Irlande du Nord par voie maritime.

Toutefois, à ses avantages, se rajouta une grande liste d’inconvénients. Le premier étant la relative faible puissance du moteur plafonnant à 130 ch dans un coupé sportif de 1230 kg. De plus, il était observé une fiabilité moyenne ainsi qu’une sonorité peu flatteuse à bas régime omniprésente chez les V6 PRV.

Contexte et échec commercial

En prenant du recul, nous pouvons apporter des précisions sur ce qui a pu contribuer à l’échec commercialement de la DMC-12 et de la fin brutale de la firme. Il est important de rappeler que le développement et la commercialisation de la Delorean survient après les chocs pétroliers successifs de 1973 et 1979. À cela, se rajoute une implantation de l’usine de la Delorean Motor Company à Dunmurray, territoire connaissant alors à l’époque de nombreux troubles sociaux.

Mais grâce à cette implantation, John Delorean trouva au travers du gouvernement britannique, un appui financier pour l’implantation de son usine et le développent de son projet. Mais ceci aboutira à un effet imprévu sur la qualité de fabrication des DMC-12. En effet, en l’absence de personnel qualifié et de formation pour y remédier, la Delorean gagna très vite une réputation de véhicule mal construit ou non achevé, chose qui se ressenti grandement dans les ventes et dans le succès de la marque pour conduire à sa disparition en 1982.

Ainsi, la Delorean totalisant une production de 8 583 exemplaires débuté celle-ci en 1981 pour s'achevait en 1982, auxquels se rajoute des exemplaires partiellement achevé en 1983.

Une trilogie, le succès arrivé trop tard 

Aujourd’hui nous connaissons la Delorean pour son échec commercial, mais aussi grâce au succès planétaire du film « Retour vers le futur » sorti en 1985 et réalisé par Roberts Zemeckis et Bob Gale. Si initialement le scénario prévoyait de représenter la machine à voyager dans le temps sous les traits d’un réfrigérateur, il fut vite décidé de remplacer celle-ci par un véhicule. Et quelle meilleure candidate pour incarner ce rôle que la futuriste DMC-12

John Delorean avouera lui-même par la suite que, si la DMC-12 était encore en production au moment de la sortie du film, cela aurait probablement pu sauver l’usine et son entreprise.

Par ailleurs lors du tournage, la Delorean posa la aussi un problème à cause de son moteur. En effet, les voitures utilisés lors du tournage étaient toutes équipés de leur moteurs d’origines, pour rappel le V6 PRV. Hors comme évoqué plus tôt, la sonorité du moteur ne fut pas jugé particulièrement jolie à l’oreille par les ingénieurs du son. Pour compenser cela, le son du moteur fut remplacé en post-production par le son d’une V8 de Porsche 928. C’est-à-dire vraisemblablement par le potentiel moteur ayant pu prendre place lors de sa production dans la Delorean DMC-12.

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